Séjour au Bourg d’Oisans – Juin 2021 2


Prévue initialement en 2020 notre escapade alpestre a dû être reportée du 16 au 20 juillet  2021 en raison de la crise Covid-19. Malgré un entraînement chaotique suite aux restrictions sanitaires, nous sommes quatre sociétaires motivés à prendre la direction du Bourg d’Oisans pour suivre l’ambitieux programme concocté par Marc.

Jour 1 :

Arrivé au Bourg d’Oisans sans encombre « digestif », nous déjeunons en terrasse à l’hôtel de Milan (très bon baba au rhum !) puis nous nous installons rapidement dans notre gite La Marmotte de la Meije situé à 1 km à l’est du Bourg d’Oisans et sautons dans nos cuissards comme un seul homme avec comme objectif :  la Bérarde !

Cette montée  moins connue que l’Alpe d’Huez reste exigeante  avec ses 27 km et 964 de D + le long du Vénéon. C’est aussi  un bon moyen de s’acclimater à une chaleur toride que nous n’avons pas connu depuis l’été 2020.

Il fait 35 degrés et Sergio qui supporte assez mal la chaleur se retrouve rapidement en surchauffe se qui l’oblige à mettre pied à terre. Une fois arrivée au village de la Bérarde, la pause à la terrasse d’un café devant un verre bien frais,  est  la bienvenue. Un rapide retour au gite suivi d’un repas copieux et nous voilà fin prêt pour la journée du lendemain.

Distance 70 km, D+ 1114 m, moyenne 23,9 km/h.

Jour 2 :

Nous partons en direction de Vaujany avec pour première ascension le col du Sabot (2100 m) et ses 14,5 km à 8,9%. La route « sans issue » serpente à flanc de montagne avec une multitude de virages serrées que nous prenons à faible allures… pour admirer le paysage ?! Dans les derniers mètres, les névés débordent sur la route et nous passons sur une bande asphaltée de 50 cm pour atteindre le sommet.

Nous contemplons, alors,  un panorama à couper le souffle de par sa beauté et son immensité avec, au nord, une vue sur le lac de Grand Maison et la Vallée de l’Eau d’Olle (route du col de la Croix de Fer) et au Sud, une vue sur la vallée de la Romanche, Vaugany et le massif des Grandes Rousses.

Puis, nous retournons en direction de  Vaujany  pour prendre  la direction de l’Alpe d’Huez par Villars-Reculas et le Pas de la Confession (1542 m). Cette route est en surplomb de la vallée de la Romanche ce qui nous évite de perdre trop en dénivelés négatives et nous permet de profiter du paysage. Une fois arrivé à l’Alpe d’Huez (1860m), nous nous restaurons en prévision  des 213 m à gravir m pour admirer le lac Besson (2073 m) au pied du massif des Grandes Rousses.

Une fois redescendu sur l’Alpe d’Huez, cap à l’Est pour gravir  le col de Sarenne (1999 m) qu’il vaut mieux faire dans ce sens au vu de la terrible descente qui s’en suit jusqu’au Freney-d’Oisans.

Puis nous enchainons une remontée sous un soleil de plomb en direction d’Auris par le  balcon d’Armentier, itinéraire spectaculaire via la vertigineuse “route de la Roche”, taillée à flanc de falaise au-dessus de la plaine de Bourg d’Oisans. Nous terminons la sortie par la fin de la descente de l’Alpe d’Huez. Dans la descente, William perce de la roue arrière à cause d’un silex particulièrement tranchant. Au cours de la réparation de la crevaison, sa la cassette en titane tombe par terre ?! ! Une fois « mal » remontée, la roue libre ne fonctionne plus et oblige William à pédaler dans le vide sans possibilité « d’engrener » la roue libre. Sur le moment, impossible de comprendre la cause du problème et Jean-Claude ira finalement le chercher en voiture. Nous vous passons les détails (à l’occasion demander à William), mais un engrenage remonté à l’envers dans le corps de roue libre était la cause du souci ! Problème récurrent des roues libre à rochets à l’inverse des systèmes Pawl à cliquets.

Distance 123 km, D+ 3613 m, moyenne 17,9 km/h.

Jour 3 :

Nous avons décalé notre plus grande sortie ce jour, considérant que c’était la meilleure fenêtre météo pour ce long parcours.

Le départ fut donné à 7h00 du matin pour un circuit bien connu des cyclosportifs puisque c’est celui de la Marmotte pour l’essentiel

C’est un circuit long et difficile aussi bien physiquement que mentalement. Il passe par le col de la Croix de Fer (HC 2064 m), le col du Télégraphe (1er cat. 1566 m), le col du Galibier (HC 2642 m), la descente sur le col du Lautaret (2057 m) et une longue redescente qui n’en est pas une par endroit, le long de la vallée de la Romanche en passant par La Grave jusqu’au Bourg d’Oisans.

Hormis la Croix de Fer où nous roulons groupés, les autres cols se feront en ordre dispersé en fonction du rythme de chacun. Au cours de cette sortie deux constances se dégagent rapidement. Marc est devant et on se regroupe à chaque sommet et sur les terrasses 😉. Il fait très chaud (37° dans la Maurienne, 24° au sommet du Galibier) et une boisson bien fraîche pour nos gosiers assoiffés nous rend la journée que plus belle.

Nous ne terminerons pas cette sortie par la montée de l’Alpe d’Huez contrairement à la Marmotte Nous préférons  garder un peu d’énergie pour la journée et demie de vélo qu’il nous reste à faire.

Distance 172 km, D+ 4004 m, moyenne 20 km/h.

Jour 4 :

Nous optons pour un parcours moins connu, plus atypique car empruntant des pistes en terre mais tout aussi admirable, à savoir: la Montée au village de Villard Notre-Dame (1500 m), le col de Solude (1680 m), le col d’Ornon (1367 m) et col de la Morte (1368 m) avec un  retour à Bourg d’Oisans par la route départementale.

La montée de Villard Notre-Dame est remarquable à plus d’un titre : sa route en balcon, à flanc de montagne au-dessus de la vallée de l’Oisans, ses tunnels non éclairés taillés dans la roche, sa tranquillité (route goudronnée sans issue pour ne desservir que le village) son pourcentage moyen à 8,9% et surtout ses panoramas magnifiques !

Nous enchaînons sur le col de Solude qui se termine par plusieurs kilomètres de  chemin en terre battue à flanc de montagne. L’étroitesse du chemin et l’à-pic vertigineux sur notre droite entrainera un « bouchon » entre Sergio, Marc et William qui se terminera par une chute de ce dernier sans gravité sur du gravillon particulièrement tranchant. Hormis quelques égratignures au coude et au genou  son levier de frein en gardera un souvenir « scarifié ».

Le col d’Ornon est une formalité car la pente reste douce et régulière. Une fois au sommet nous enchainons le parcours par une  très longue descente ou nos vitesses auraient pu être très élevées. La température augmente régulièrement et après un faux-plat mené à vive allure, nous traversons le village de Lavaldens dans le Massif du Taillefer. C’est sous un soleil de plomb, que nous entamons l’ascension du col de la Morte qui se termine par la station de ski de l’Alpe du Grand Serre. Jean-Claude et Sergio sont en mode « gestion totale » de l’effort. S’en suit une  descente rapide et technique à l’ombre d’une forêt d’épicéa qui rafraîchit nos organismes surchauffés par la température caniculaire et l’effort fourni. . Le moment est très appréciable d’autant qu’à partir du village de Séchilienne un long retour par la D1091 jusqu’au Bourg d’Oisans s’avèrera bruyant, monotone et dangereux de par la circulation des voitures et des camions.

Heureusement les derniers kilomètres se font par la piste cyclable le long de la Romanche. Une bière et une bonne glace à l’arrivée facilitent notre récupération.

Distance 122 km, D+ 3137 m, moyenne 21,1 km/h.

Jour 5 :

Avant de repartir  pour  Clermont, nous faisons de bon matin la montée mythique de l’Alpe d’Huez et ses 21 virages. Tout juste 4 kilomètres d’échauffement dans les pattes avant d’attaquer les premières rampes redoutables. Dur dur de trouver son rythme avec un échauffement aussi bref mais le cœur vaillant à défaut des jambes, nous forçons la mécanique pour gravir des pentes à 11% avec comme seule zone de « récupération » les virages qui s’enchainent. Heureusement, à partir du virage 17, la pente est moins exigeante et permet de trouver un rythme plus régulier jusqu’au dernier virage où nous ne résistons pas à jeter nos dernières forces dans un sprint « pancarte » des plus endiablé !

La descente vers le Bourg d’Oisans se fait tout en « maîtrise » avec la sensation du devoir accompli.

Distance 34 km, D+ 1079 m, moyenne 17,8 km/h.

Au final,

Nous avons bénéficié d’un très bon, voir trop bon contexte météo avec quelques pluies et orages en fin d’après-midi ou la nuit et une température digne d’un mois d’aout. L’ambiance fut très bonne et tous les parcours ont été réalisés dans leur intégralité : 522 km et 12 947 m de D+.

Régis Vivier membre du CTM qui vit dans la région depuis quelques années est venu nous rendre visite et nous avons passés un agréable moment en sa compagnie autour d’une bière « artisanale ». Le gite « La Marmotte de la Meije » est un hébergement à recommander pour les groupes. Il est  d’un bon rapport qualité prix avec des propriétaires sympathiques et prévenant, sachant s’adapter aux attentes des clients. La nourriture était bonne et en quantité suffisante (important après tant d’effort). Le local à vélo spacieux et adapté nous a permis de réparer et régler nos compagnons d’infortunes. A contrario, la chambre s’est avérée trop petite et peu ventilée pour 4 personnes et leurs baguages. Alors même qu’elle pouvait théoriquement accueillir 6 personnes ?! Que dire si nous avions été 6. Nous n’osons imaginer. Mais peu importe, la fatigue aidant, nous n’avons pas trop pâti de l’étroitesse de la pièce. 

Comme souvent, les montures ont souffert sur ces parcours exigeants.

  • Marc a vu son  dérailleur complètement déréglé dès le premier jour. Une gaine s’était déplacée pendant le voyage. Heureusement, pour cette fois ci, sa cassette n’a pas cassée !!
  • William, a subi une crevaison et une cassette qui s’échappe toute seule lors du démontage de la roue et tombe au sol au risque de casser. Mais plus de peur que de mal…
  • Jean-Claude, un craquement chronique au-delà des 230 watts (c’était déjà le cas avant le séjour). Ah les Times et leur boitier de pédalier !
  • Et Sergio avec son boitier de pédalier (neuf) qui couinait encore plus fort. Comme quoi, Sergio devait être à plus de 300 watts … Tout le temps !

Nous avons déjà hâte de repartir en 2022 mais cela sera une autre histoire.

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Les photos du séjour :


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2 commentaires sur “Séjour au Bourg d’Oisans – Juin 2021

  • charrier

    Jean-Claude
    Je reste scotcher devant les circuits que tu as fait avec tes amis
    je ne peux imaginer les efforts et les moments de doutes, mais quel satisfaction flattant son égo
    a l’arrivée
    En plus, le résumé de ce périple et digne d’un repoter, avec plein de détailles enjolivant et exceptionnel
    moi qui ne suit pas un épistolier Alain @13

    • jcalex Auteur de l’article

      Bonsoir Alain, Merci pour ton commentaire. Content de savoir que tu as pris du plaisir à la lecture de cet article. Au moins autant que nous sur ces pentes ardues. Bises à la Bretagne 😉